Interview du 22 septembre 2022
Bonjour, je m’appelle Nathalie, j’ai 56 ans, je suis mariée et j’ai un fils de 20 ans. Je travaille dans l’industrie pharmaceutique chez Orion Pharma depuis trois ans et demi. On m’a diagnostiqué un cancer du sein il y a 15 mois, et je souhaitais témoigner aujourd’hui pour vous montrer que c’est possible de reprendre une activité professionnelle, à son rythme.
C’est vrai que, quand on vous annonce que vous avez un cancer, c’est encore un mot tabou et c’est difficile à encaisser. Néanmoins, ce qui m’a permis de surmonter ces épreuves – j’ai un cancer agressif, donc beaucoup de traitements – c’est tout d’abord une équipe médicale formidable qui m’a prise en charge de façon très globale.
Les soins de supports m’ont beaucoup aidée et m’ont permis d’aller de l’avant
Ce qui me vient aussi à l’esprit aujourd’hui c’est la réflexion d’une amie qui m’a dit « Quand je te voie aujourd’hui, je trouve que tu as été formidable quand je te voyais partir à tes cours de cuisine, de pâtisserie, ta manucure, ta sophrologie, ton Chi Gong, etc. ! » Tous ces ateliers – en fait des « soins de support » dans ma prise en charge globale médicale - m’ont en effet aidée à surmonter mon état, cela m’a tirée de mon canapé, de mon lit. Cela m’a permis vraiment d’aller de l’avant et d’avoir des objectifs, et c’est extrêmement important. Et c’est mon équipe médicale qui m’a permis de faire ces soins de support.
Avoir confiance en son médecin et dans les traitements
Les traitements, également. Il faut avoir confiance dans les traitements aujourd’hui, qui ont fait énormément de progrès. Ce sont des traitements qui ont fait leurs preuves et donc, moi j’ai eu confiance en mon médecin, qui a su trouver les mots, et dans les traitements qu’il m’a donnés.
C’est extrêmement important de se sentir entourée
Le troisième, bien sûr, c’est l’entourage. C’est extrêmement important de se sentir entourée, par mon mari que je remercie de m’avoir supportée, par mon fils, par mes ami.es.
Savoir qu’on va pouvoir retrouver son travail, qu’on est attendue
Et également, j’ai eu la chance d’avoir un employeur vraiment humain, bienveillant, qui m’a enlevé un souci supplémentaire de me dire « Comment je vais faire ? Est-ce que je vais retrouver mon travail ? etc. ». Il m’a vraiment accompagnée pendant toute ma maladie, en me disant que mon travail m’attendait, qu’on m’attendait, donc avec beaucoup de bienveillance. Et j’ai pu reprendre au bout de 13 mois, à mon rythme, une activité à temps partiel.
Eh bien, j’ai eu la chance d’avoir un employeur qui m’a permis de reprendre mon activité professionnelle à mon rythme, à mi-temps, à temps partiel 50 ou 60 %, parce qu’après une longue maladie on se sent extrêmement fatigué et c’est important d’avoir des pauses dans la semaine pour pouvoir se reposer. Néanmoins, cette reprise d’activité est je pense extrêmement importante, parce que ça nous donne un objectif : se lever le matin pour aller travailler, et ainsi se sentir utile, pas exclue. Car pendant un an on a vécu au milieu des médecins et des traitements, et personnellement je me sentais parfois un peu inutile. Alors que grâce à une reprise professionnelle en douceur, la vie « reprend le dessus » et je peux reprendre le cours de ma vie.
En premier lieu, de ne pas avoir peur de parler de sa maladie, de l’exprimer, et ne pas rester seule, de sortir. Bref de ne pas avoir honte d’être malade, car cela peut arriver à tout le monde, malheureusement.
Le mot cancer est tabou, mais c’est curable encore, en tout cas les traitements aujourd’hui nous font gagner du temps, voire nous guérissent. Il faut donc rester optimiste.
Se dire qu’on est plus fort qu’on ne le croit
Donc, c’est vraiment le conseil que je donne, de parler, de s’exprimer, de trouver soit des professionnels de santé, des amis, et d’exprimer, de se faire confiance surtout, de se dire qu’on est vraiment plus fort que l’on pense. Et on peut traverser ces épreuves, malgré tout.
En fait, je dirais en conclusion, ce que je retiens moi de mon expérience, c’est qu’il faut se faire confiance : notre corps est plus fort qu’on ne le pense. Et il faut vraiment faire confiance aux médecins, à sa famille, à son employeur aussi, et se dire qu’il faut regarder plus loin, devant, et franchement, on peut y arriver, et vous pouvez y arriver.